Architecture

Pierre Lajus

Barèges

1966–1996

« (…) il y a aussi, dans l’auto-construction et le bricolage, l’envie secrète de se réaliser soi-même à travers une œuvre : on ne choisit pas le métier d’architecte sans avoir, au fond de soi, ce désir, et sans doute aussi celui de transmettre ainsi quelque chose de soi. Il n’y a pas qu’à ski que chacun souhaite laisser derrière lui une belle trace de son passage… ».

Construit il y a trente ans, entre préfabrication et auto-construction, ce concentré d’espace et de simplicité, délicatement posé à flanc de montagne, a fière allure. Malgré des contraintes économiques, il a su préserver son identité et s’agrandir de quelques mètres carrés pour le confort de l’âge et de ses vacanciers.

Passionnés de randonnée et de ski, Pierre Lajus et sa famille sont depuis les années 1960 familiers du petit village de Barèges dans les Hautes-Pyrénées, au cœur du pays Toy, culminant à quelque 1’200 mètres d’altitude. Ses « eaux d’Arquebusades » aux effluves sulfurés, son domaine skiable du Tourmalet et ses gens de bonne compagnie en font un lieu de villégiature privilégié. Nul ne soupçonnerait, dans ce cadre idyllique, la dangerosité du site et ses catastrophes naturelles hivernales. Dès le XVIIe siècle, le niveau supérieur des maisons barégeoises, construit en bois, accueillait les curistes de la station thermale. Avant chaque hiver, ces étages et parfois même des quartiers entiers étaient démontés pour faire place nette aux avalanches. Ce n’est qu’au tout début du XIXe que l’habitat y est devenu permanent. Depuis, le reboisement et de nombreux dispositifs couvrent la montagne comme ces hauts poteaux solidement ancrés dans les monts retenant la neige.

En 1963, Pierre et sa famille campent à Barèges, puis ils découvrent une grange à louer sur le versant du plateau du Lienz. Le confort sommaire des lieux, sans électricité, mais avec poêle à mazout et lampes à pétrole, n’entrave pas la gaieté des vacanciers, qui ne se soucient guère du confort moderne pendant ces périodes de temps libre. En 1965, au décès du propriétaire, Pierre et Madie, amoureux de cet environnement montagnard, se refusent à une nouvelle location. C’est alors qu’ils décident de construire leur résidence secondaire. Leurs prospections les mènent au pied de la plate-forme abandonnée d’un ancien baraquement, reste du camp pour jeunes d’un célèbre jésuite bordelais, le père Dieuzayde. C’est là qu’ils font le pari d’accueillir le maximum d’amis dans un minimum de place et au moindre coût, pour le plus grand bonheur de leurs cinq enfants.

Barèges
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42°53'47.2"N 0°04'15.0"E

Lieu: Barèges, France
Type: Chalet

Size: 72 m² + 25 m² (annex)
Cost: 50’000 francs (in 1966, 7’622 €) + 150’000 francs (in 1997, 22’867 €)
Text: Architectures à Vivre
Photography: Famille Lajus - Architectures à Vivre


Publié: Septembre 2020
Catégorie: Architecture

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