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Théodore Géricault

Lara blessé

1822

La vie, la fin de Géricault symbolisent le romantisme. Elles ont son esprit de conquête violent, absolu, sans retour, sans regard sur le lendemain, son indifférence à la morale et son goût amer de la mort. Il est à l’avant-garde, se disant venu de Prud’hon, entre Gros, dont il ramasse les armes contre David, et Delacroix qui s’emparera de son mouvement passionné pour y mettre plus de flamme et de mystère en y faisant entrer sa marée de matière ardente et de mouvante couleur. Trop de noir, trop de statues nues, mais un modelé accusé par l’ombre tragique, partout des morts, un tas de cadavres livides roulés par l’océan, une fougue forcenée à envahir par tous les sens le monde de la sensation.

Lara blessé

Collection: Cleveland Museum of Art (Mr. and Mrs. Charles G. Prasse Collection 1961.144)
Text: Élie Faure, Histoire de l’art, 1919–1921


Publié: Mai 2017
Catégorie: Illustration

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