orthos logos

De toutes manières, si l’impératif économique n’est plus niable, ses conséquences ne sont pas celles que Marx avait imaginées. Économiquement, le capitalisme est oppresseur par le phénomène de l’accumulation. II opprime par ce qu’il est, il accumule pour accroître ce qu’il est, exploite d’autant plus et, à mesure, accumule encore. Marx n’imaginait pas de fin à ce cercle infernal, que la révolution. À ce moment, l’accumulation ne serait nécessaire que dans une faible mesure, pour garantir les œuvres sociales. Mais la révolution s’industrialise à son tour et s’aperçoit alors que l’accumulation tient à la technique même, et non au capitalisme, que la machine enfin appelle la machine. Toute collectivité en lutte a besoin d’accumuler au lieu de distribuer ses revenus. Elle accumule pour s’accroître et accroître sa puissance. Bourgeoise ou socialiste, elle renvoie la justice à plus tard, au profit de la seule puissance. […] Telle est la loi économique d’un monde qui vit du culte de la production, et la réalité est encore plus sanglante que la loi.