Aurélien Maréchal

Le matérialisme fonde ainsi la société sur un type d’homme tout abstrait, l’homme standard, un homme dont on n’a retenu et qui ne représente qu’une valeur quantitative : un homme tout à fait en somme anti-naturel. […] La nature est même son ennemie, puisqu’elle entoure l’homme étroitement et s’oppose à lui, étant faite pour ainsi dire de quantités négatives, tandis que l’homme représente la quantité positive. Cet humanisme ne voit dans la nature que les espaces vides encore d’une colonisation, non seulement possible, mais probable et même certaine, puisque l’homme dispose des armes de la science, que l’homme est tout jeune encore, tout jeune éclos à l’existence, et par surcroît indéfiniment perfectible.