Bas Princen
Suspended Landscapes
2005–2013
Architecte et photographe néerlandais, Bas Princen oriente ses recherches vers la photographie du paysage urbain. Ce sont les lieux délaissés dont on a oublié la fonction initiale et qui ont été réinvestis spontanément pour d’autres usages qui intéressent l’artiste dès ses premières séries. Artificial Arcadia (2004) explore tout particulièrement la façon dont le paysage hollandais en mutation est transformé par les usagers pour des activités non programmées. Le travail de Princen n’est pas d’ordre documentaire. L’artiste conçoit l’image, non pas comme l’enregistrement d’une réalité, mais comme la construction de l’idée qu’il se fait de l’architecture et du paysage. Il exclut certains détails de l’environnement pour créer un nouveau contexte propre à l’image. Dans Artificial Arcadia, le paysage et les personnes sont saisis de telle sorte qu’ils semblent ne faire qu’un, comme si ces sites avaient été spécifiquement modelés pour eux. Les thématiques que Princen choisit ont à voir avec les questionnements récurrents dans l’architecture et l’urbanisme contemporains : les ruines, la transparence, la transformation, le devenir de l’architecture moderniste. La série Utopian Debris (2006) présente des lieux ambigus dont on ne sait s’ils sont construits ou détruits, des lieux qui, pour l’artiste, sont emblématiques de notre condition urbaine actuelle. Avec Refuge : five cities (2009), un ensemble saisi dans les périphéries d’Istanbul, Beyrouth, Amman, Le Caire et Dubaï, Princen se concentre sur la métamorphose urbaine dans ces pays du Moyen-Orient. Par le choix d’un cadrage qui isole les structures et les décontextualise, il en révèle la troublante similarité. Ces villes disparaissent alors en tant que lieux spécifiques « pour se dissoudre dans une entité urbaine imaginaire ». Enfin, Reservoir (2011), à la fois projet d’exposition et de livre, se concentre sur l’ambiguïté qui existe aujourd’hui entre le paysage artificiel et le paysage naturel.